Informations l'histoire de la pratique de la capoeira et de la culture brésilienne.

La Capoeira


“ La capoeira est née au Brésil, de mère noire et de père inconnu ”

Mestre Paulo Boa Vida

Force est de constater que le mystère reste entier quant aux origines réelles de la capoeira.

Illustrations historique de Jean-Baptiste Debret.

À l’époque, la vie des esclaves n’intéressait pas grand monde… les archives ont été pour beaucoup détruites après l’abolition de l’esclavage (Loi d’Or du 13 mai 1888). Beaucoup de mythes se sont alors créés autour de la capoeira…

Elle a sûrement, plus que tout autre chose, été un moyen pour les esclaves noirs déportés au Brésil de se recréer une identité : de faire survivre sa culture d’origine (africaine), d’oublier sa condition d’esclave, de se réapproprier des moments de loisir, de lutte, de liberté.

Un moyen aussi de gagner une reconnaissance sociale, de prouver sa valeur… du point de vue de la société esclavagiste.
La capoeira a représenté une soupape de sécurité identitaire tolérée dans une certaine mesure.

Illustration historique de Johann Moritz Rugendas.

Au cours du XIXe siècle, les capoeiristes, s’ancrèrent davantage dans le monde urbain et devinrent des hommes de main au service des différents partis politiques…

Ils constituèrent alors une menace pour l’ordre public et une dure répression s’ensuivit qui mit à mal la capoeira. C’est à Salvador de Bahia, dans les années 1930 qu’elle reprit son essor pour devenir l’ambassadrice de la culture brésilienne…

Unesco et patrimoine immatériel

Cette pratique fait désormais partie de notre mémoire collective. La capoeira a été enregistrée sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité !

Un art, deux styles différents :

Mestre
Bimba

Capoeira Regional

La forme la plus enseignée et pratiquée, au Brésil comme à l’étranger. Elle a été mise en point dans les années 1930 par Mestre Bimba dans un contexte social extrêmement hostile à cette pratique. (Pratique vue par les classes aisées brésiliennes comme une pratique marginale dans les années 30 – Pratique de la capoeira légalement interdite).

Plus rapide, plus spectaculaire que la capoeira Angola, car plus acrobatique et sportive, elle partage cependant avec la capoeira Angola ses racines en ce qui concerne l’histoire et les méthodes de combat mises en oeuvre. La « Capoeira Regional » a été nommée au départ « Lutta Regional Bahiana » par Mestre Bimba (NDLR).

Mestre
Pastinha

Capoeira Angola

C’est la capoeira originelle enseignée et préservée par Mestre Pastinha, qui fonda son académie en 1941 dans le but de sauvegarder et de faire vivre la tradition. La capoeira Angola est plus lente, plus près du sol, plus malicieuse, presque… théâtrale.

La personne qui tient le berimbau contrôle la roda. C’est cet instrument qui décide du rythme de la musique et donc du type de jeu que doivent produire les capoeiristes. C’est aussi le berimbau qui indique le début et la fin de la roda.

Berimbau

Angola

Regional

Iuna

Petit tambourin de bois recouvert d’une peau fine. De petites cymbalettes sont disposées sur le bord de l’instrument. La sonorité idéale se traduit par un ton chaud et un son sec et cristallin pour les cymbales. On le retrouve dans différents genres de musique à travers le Brésil.

Pandeiro

Angola

Regional

Samba de Roda

Petite percussion constituée d’une ou plusieurs cloches en bois ou en métal, reliées entre elles et frappées au moyen d’une baguette.
Cet instrument sert à marquer le temps. Il est utilisé dans la plupart des formes musicales percussives latines.

Agogo

Il arrive que l’orchestre comporte également un Reco-Reco. C’est un instrument de percussion brésilien similaire au güiro. C’est un instrument d’accompagnement musical rythmique.
Le son obtenu fait penser à un coassement de grenouille.

Reco-Reco

Il s’agit d’un gros tambour que son poids oblige à poser sur un trepied.
Il en existe de 3 tailles différentes. Le son de cet instrument est puissant, c’est pourquoi il n’y a qu’un seul atabaque dans l’orchestre de capoeira.

Atabaque

Angola

Maculélé

Samba de Roda

Maculele et Capoeira, illustration

Maculelê

Le Maculelê est une danse de combat afro-bresilienne intimement liée à l’univers de la Capoeira.
Elle s’effectue sur un rythme particulier, différent de ceux utilisés dans la capoeira, et est accompagné par l’atabaque et la cloche agôgô.
Il s’agit d’une sorte de combat chorégraphié qui s’effectue avec des bâtons (grimas).
Les bâtons peuvent être remplacés par des couteaux, rappelant que capoeira et maculelê sont bien à la base des combats…

Batucada présent dans la culture brésilienne

Batucada

La batucada est un orchestre composé essentiellement d’instruments de percussion.
Elle accompagne traditionnellement les défilés des danseurs costumés et des chars dans les carnavals brésiliens et rythme la populaire samba.
La batucada est l’image d’un des métissages culturel, historique et mondial, les plus réussis : celui du Brésil.
Illustration par Marie-Églé de Lardemelle.

Expression corporelle, Frévô, photo.

Frévô

Le frévô est à la fois un genre musical carnavalesque et une danse du Brésil. Un orchestre de frévo se compose d’une section de cuivres et d’une section rythmique, un peu à la manière des bandas du sud-ouest de la France. Le frévo est une danse acrobatique plutôt individuelle. Fidèle à sa racine, la musique frénétique donne lieu à une danse endiablée. Le frévo est une dérivée de la polka militaire. Elle est à la fois une danse de salon et de rue.

Danse issue de la culture brésilienne, Forró

Forró

Genre musical et danse (de couple) du même nom, le forró est traditionnel du nord Est du Brésil. Longtemps cloisonné dans cette partie du pays, il s’est popularisé et s’est étendu à tout le pays durant l’exode rural des habitants du nord dans les années 40-50.
La musique est accompagnée de chants parlant le plus souvent d’amour, sur un tempo gai et enlevé.
Née d’un mélange entre des éléments de culture africaine, européenne et indigène, le forrô représente , lui aussi, une part de la mosaïque dont la culture brésilienne se constitue.